« Soyons toujours animés par l’idée de servir…»
Diplômé de la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université d’Abomey-Calavi, Landry ADELAKOUN est brillant par son talent en Droit Humains, sa passion en blogging et son goût pour l’analyse politique. Militant à Amnesty International Bénin et membre de l’Association des Jeunes Juriste du Bénin, il revient ici sur son parcours et ses expériences.
Dites-nous les formations ou programmes auxquels vous avez participé et qui vous permettent d’être si actif en engagement commentaire ?
Alumni de la session 14 du Young African Leadership Initiative du Régional Leadership Center de Dakar au Sénégal dans la catégorie Civic leadership du 25 mars au 12 avril, je fais partie depuis le 28 mai 2019 des trente-cinq jeunes retenus dans le cadre du programme Jeunes Leaders du Bénin 2019 de la Fondation allemande Friedrich Ebert.
J’ai participé à la 5ème édition de l’International Youth Diplomacy Conference du 16 au 20 juillet 2019 à Accra au Ghana de même qu’au programme African Young Leaders Fellowship toujours à Accra au Ghana du 22 au 26 juillet 2019. Bien avant, j’ai pris part à la sixième édition de l’Académie Internationale sur la Justice Fiscale (AIJF) à Dakar du 24 au 28 Juin 2019.
Quelles sont les actions ou activités que vous menez dans le cadre de votre engagement communautaire ?
Mon engagement concerne essentiellement ma participation active aux différentes activités d’Amnesty International Bénin en l’occurrence la campagne « Ecrire pour les Droits Humains » marquée par la signature des pétitions, le lancement du rapport annuel et les actions urgentes, la formation des membres de l’ONG COSOU sur le contenu du code électoral et la charte des partis politiques et la formation d’environ 100 jeunes sur les nouveautés de la nouvelle charte des partis politiques et du nouveau code électoral à Pobè puis après quelques mois environ 200 étudiants du campus universitaire d’Adjara sur les mêmes lois. Quelques mois après, j’ai été membre d’un panel sur la démystification du code électoral et son arrimage avec la sociologie béninoise. J’ai contribué entre autres à la formation des jeunes des communes d’Abomey-Calavi, Porto-Novo et Lokossa sur comment saisir la Cour constitutionnelle du Bénin dans le cadre du projet droit de l’Homme à la Loupe de l’ONG Human Rights Priority. Au total, plus de 100 jeunes ont été formés dans ces trois villes.
Je suis également friand des recours. Ainsi j’ai à mon actif, plus d’une vingtaine de recours devant la Cour constitutionnelle sur des cas de violations des droits fondamentaux. Il s’agit par exemple des cas : expropriation des propriétaires terriens de Glo-Djigbé, recrutement de 386 agents au profit du MEF, brouillage des fréquences des radios Soleil Fm et CAPP Fm, inconstitutionnalité de l’article 15 du code des personnes et de la famille, inconstitutionnalité de la non désignation du remplaçant du conseil démissionnaire de la cour constitutionnelle, inconstitutionnalité du décret du Préfet du littoral interdisant les marches à caractère revendicatifs et le décret interdisant la sortie des égoun-goun.
Depuis plus d’un an, j’interviens tous les jeudis soirs sur Soleil FM sur le plateau de la version yoruba de l’émission « Coin droit » pour développer et sensibiliser les populations sur différentes thématiques du droit. Le même exercice se fait depuis un mois sur la Radio Univers où j’interviens ès qualité spécialiste en droits humains sur l’émission matinale « Vos droits en question » tous les mardis matins.
D’où trouvez-vous vos motivations pour l’engagement communautaire?
La raison fondamentale pour laquelle je me consacre à l’engagement citoyen, c’est le désir de me sentir utile à ma communauté sans m’attendre à autre chose si ce n’est la satisfaction morale d’avoir contribué à quelque chose de bon. L’engagement citoyen, c’est le don de soi à sa communauté. Cela renforce l’amour de l’autre, l’amour de la Patrie et le sens de l’entraide, du partage. Il n’y a aucune fierté si ce n’est celle d’être utile à l’humanité. Il n’y a aucune satisfaction si ce n’est celle de montrer par ses actions, la voie aux autres. Il n’y a aucune gloire si ce n’est celle de donner de l’espoir et de l’espérance aux autres. Là réside toute ma motivation. Là reposent les raisons de mon engagement.
Quels sont vos futurs projets ?
Le futur nous réserve assez de choses. J’envisage m’investir davantage dans l’éducation à la citoyenneté, aux Droits Humains et à la culture des valeurs démocratiques dans un monde en pleine déliquescence. Dans un futur proche, la réalisation de mon projet sur l’éducation aux droits humains avec un accent particulier sur les mécanismes de protection de ces droits reste ma priorité. Il s’agit d’un projet qui répond bien à la mise en œuvre de l’article 40 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, aux articles 25 et 26 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, à l’objectif 2 de l’agenda 2063 de l’Union Africaine et au point 4 des Objectifs de Développement Durable. Je n’occulte pas le fait pour moi qu’il me faut nécessairement poursuivre les études et les différentes formations afin de m’outiller davantage sur les différentes thématiques pour mieux impacter. Il s’agit là de ma plus grande priorité, mon plus grand projet que j’espère deviendra réalité.
Avez-vous des conseils à l’endroit de la jeunesse béninoise et africaine ?
Je voudrais nous inviter à l’amour de la Patrie et au don de soi à la communauté. Je voudrais nous inviter à ne pas toujours conditionner nos actions par des retours pécuniaires, matériels et autres avantages. L’avenir du monde, c’est dans l’engagement citoyen. Ayons des convictions fortes. Restons cohérents, constants et non conformistes. Soyons toujours animés par l’idée de servir. Je voudrais pour finir nous exhorter à la persévérance et la patience. Il arrivera des moments où vous serez amenés à vouloir abandonner. N’abandonnez jamais ! Identifiez plutôt dans ces moments, les opportunités pour aller de l’avant. Il n’y a pas de secret, il faut travailler. Encore travailler. Toujours travailler. Et surtout, bien travailler.