Steve HODA, l’exemple d’un engagement entrepreneurial au service du peuple

« Notre jeunesse doit chercher à créer de la valeur et impacter sa communauté… »

De l’intelligence économique à l’ingéniosité entrepreneuriale et agricole, HODA Kouakou Steve inspire tant par son engagement à lutter contre la pauvreté au Bénin que par sa volonté à contribuer à l’atteinte des objectifs du développement durable en Afrique. Vous découvriez dans cet entretien le plus jeune des économistes qui impacte le secteur de l’agriculture au Bénin

Vous voudriez-vous présenter à nos lecteurs s’il vous plait !

Je suis HODA Kouakou Steve, CEO et Co-Fondateur d’Africereal Group qui est une entreprise qui loue des machines pour les producteurs des filières céréales. Economiste de formation, je suis lauréat de plusieurs programmes dont celui des Jeunes Leaders du Bénin (JLB) ; de la FAO et African Agribusiness Incubator Network (AAIN). Egalement lauréat du programme Tony Elumelu Entrepreneurship en 2017 et classé la même année parmi les 10 jeunes les plus remarquables du Bénin lors du TOYP JCI Award. Il faut noter qu’en 2018, Africereal a été classé parmi les 20 Success Stories de la FAO en matière de réduction de la faim dans le monde.

Vous êtes l’un des jeunes béninois les plus actifs dans le développement durable, quelles sont les activités que vous menez concrètement ?

Je suis Coordonnateur au Bénin d’une organisation qu’on appelle Alliance Internationale pour les Objectifs de Développement Durable (AIODD-Bénin) basée à Genève en Suisse et présente dans 15 pays dans le monde. Ainsi, nous promouvons l’Agenda 2030 et analysons les politiques de mise en œuvre des ODD dans chaque pays. Je travaille également comme Consultant pour l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en matière d’animation de l’exposition des ODD.

Pourquoi avez-vous opté pour ce(s) domaine(s) ?

L’Agenda 2030 est un programme très ambitieux qui vise à rendre meilleur notre monde. Soucieux donc de laisser aux générations futures un monde meilleur, je me suis engagé dans le développement durable. Je travaille beaucoup dans le secteur agricole parce que l’agriculture est le socle du développement de tout pays. Notre continent détient le record mondial de terres arables (60%) et pourtant nous ne faisons rien. Je veux donc apporter ma contribution à valoriser ce potentiel.

Vous êtes diplômé en sciences économiques ; comment êtes-vous parvenu à vous adapter  aux activités que vous menez actuellement ?

L’économie est l’allocation des ressources rares utilisées à des fins alternatives. Aussi, l’Économiste est quelqu’un qui crée de la richesse. C’est au nom de cette réalité que je me suis engagé non seulement dans l’entrepreneuriat en général mais aussi dans l’agriculture en particulier. Directeur de la Mini Rizerie de Kérou de 2014 à 2017, j’ai été séduit par la filière riz et il faut dire aussi que suis un gros consommateur de céréales. N’oubliez pas que les céréales constituent la base de l’alimentation en Afrique.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez le plus souvent ?

Je m’investis dans un secteur très complexe qu’est l’agriculture. Ainsi, il est difficile pour l’entrepreneur agricole de capter des investissements vu que les risques sont énormes. Mais en faisant un bon travail et étant persévérant, on y arrive.

L’autre difficulté est de trouver des jeunes engagés qui sont prêts à faire chemin dans les premiers moments de l’entrepreneuriat. Mais avec la persévérance et quand les choses commencent à prendre, d’autres personnes croient en vous.

Est-ce que l’État béninois vous accompagne dans vos initiatives ?

Je fais partie de la première promotion de l’incubateur Incub’IMA de Sèmè City qui est une Agence du gouvernement béninois. Il faut dire que c’est une chance d’être dans ce programme qui nous permet de bénéficier de l’expertise de PwC qui fait partie du big 4 en matière d’accompagnement des entreprises dans le monde. Vous comprenez donc que c’est une initiative de l’Etat béninois à accompagner et construire des champions locaux. Toutefois, nous attendons également plus d’engagement de l’Etat béninois.

L’année 2020 est marquée par la pandémie du COVID19 ; comment gérez-vous ce temps afin de continuer vos business ?

Eh oui, le Bénin à l’instar des autres pays de la planète fait face à la pandémie du COVID 19. En raison des restrictions imposées par les Etats, nos activités sont affectées par cette maladie. A notre niveau, nous avons réorganisé nos activités. Pour casser la chaine de contamination, nous avons opté pour le télé-travail. Au niveau de nos services, nous travaillons sur des stratégies pour renforcer notre modèle d’affaires et apporter réponse à nos partenaires.

Quel(s) grand(s) projet(s) ou initiatives comptez-vous encore exécuter cette année pour servir votre communauté ?

Merci pour la question. En ce qui concerne, nos activités sociales, AIODD-Bénin a mis en place avec l’appui de la GIZ et certains partenaires tels que la maison de la Société Civile ; des outils de sensibilisation sur les ODD. Il s’agit d’une boite à image, des plaquettes de traduction des ODD dans 4 langues du Bénin (Fon, Yorouba, Dendi et Bariba) ainsi qu’une vidéo sur les ODD dans ces quatre langues. Ainsi, au cours de ce mois de juin, nous allons lancer simultanément dans une dizaine de pays, une vaste campagne de sensibilisation sur les ODD dénommées 17 semaines pour sensibiliser sur les ODD. C’est une campagne organisée avec plusieurs autres organisations qui va permettre d’expliquer simplement à travers vidéos, images et autres outils les ODD et qui se fera sur les réseaux sociaux.

Au niveau de l’entreprise, nous allons lancer cette année dans certaines communes, la mécanisation des opérations post-récoltes (moisson et battage-vannage) dans les filières riz, sorgho et soja. L’objectif visé est de réduire les pertes post-récoltes, améliorer la productivité agricole et la qualité des produits mises sur le marché.

 Vous voudriez énumérer deux valeurs qui fondent toutes vos actions et qui vous permettent de rester motiver pour continuer à servir votre communauté ?

Être serviable et persévérant.

Avez-vous un appel à l’endroit de la jeunesse béninoise ?

Je veux inviter la jeunesse béninoise à cette philosophie qui me motive dans toutes mes actions : « Quelle terre allons-nous laisser à nos enfants et quels enfants allons-nous laisser à cette terre ? ». Je complète pour dire que notre jeunesse doit chercher à créer de la valeur et impacter sa communauté. Nous devons également nous engager dans l’agriculture car le succès de notre pays en dépend.