Ronald KOUAGO, un agroéconomiste engagé pour la sécurité alimentaire

« Il n’y a ni paix ni progrès pour un peuple qui a faim…»

Il n’a que 26ans mais fait déjà partie des jeunes les plus prometteurs du Bénin. A travers sa passion pour l’agroéconomie et son engament pour l’atteinte de la sécurité alimentaire, Ronald KOUAGO fait figure d’exemple. Le bilingue parfait nous fait découvrir dans cet entretien un parcours de jeune qui inspire et qui invente l’avenir.

Ronald KOUAGO

Présentez-vous  à nos lecteurs s’il vous plait !

Je suis KOUAGO Ronald, titulaire d’un Master en Agroéconomie, option Financement des Chaines de Valeurs Agricoles. En 2017, j’ai été sélectionné comme l’un des 35 jeunes les plus prometteurs du Bénin pour participer à l’édifiante formation des Jeunes Leaders du Bénin de la Fondation Friedrich Ebert. La même année, j’ai eu le privilège de représenter le Bénin à Abuja lors d’un séminaire de la CEDEAO réunissant deux jeunes de chaque pays membre pour discuter du maintien de la paix dans la sous-région. En 2018, j’ai été consultant pour l’ambassade des Pays-Bas près le Bénin dans le cadre du projet de valorisation des produits agricoles « made in Bénin » au Nigéria. Je suis co-fondateur de Crystal Agro Business, un cabinet d’études et de vulgarisation des opportunités du domaine agricole. Les actions du cabinet dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat agricole ont été saluées au-delà des frontières béninoises. Crystal Agro Business a notamment contribué à l’organisation de plusieurs activités hors du Bénin dont les Journées de l’entreprise du Conseil National du Patronat Malien, les Conférences du groupe Initiative Afrique en Côte d’Ivoire et la participation à la 4ème édition du Salon des Banques et PME de l’UEMOA qui s’est tenu à Bobo-Dioulasso en novembre 2018.

Quelles sont vos activités ou actions concrètes dans le domaine de l’engagement civique?

Je mène des actions dans le domaine de la sécurité alimentaire, de l’entrepreneuriat agricole, et de l’autonomisation des jeunes. A cet effet, j’ai travaillé de façon périodique pour plusieurs projets et initié des actions en collaboration avec certaines structures depuis 2014. Je mentionnerai quelques-unes. Avec l’équipe de coordination locale de Give1Project à Djougou dont j’ai été l’un des fondateurs en 2014, j’ai fait mes premières expériences dans le service communautaire. Les activités de campagnes de salubrité, de formations à l’endroit des élèves dans les collèges, et d’organisation des concours de lecture nous a valu la reconnaissance de la mairie de Djougou. En 2017, avec le Centre Culturel Américain de Parakou, j’ai organisé une dizaine de formations sur les questions de sécurité alimentaire, d’entrepreneuriat agricole, d’égalité genre et de migration. En l’occurrence, nous avons réuni environ 200 jeunes pour une communication de la Fondation Friedrich Ebert sur les questions de migration des jeunes en Juin 2017. Avec Crystal Agro Business, le cabinet dont je suis co-fondateur, j’ai organisé une communication sur les opportunités d’affaires au sein des chaines de valeur agricoles au Bénin à l’endroit des jeunes en Décembre 2018. 74 participants avaient bénéficié de cette première édition qui sera bientôt reprise dans les Lycées agricoles du pays. En Mars 2018, sur initiation et financement de l’Ambassade des Pays-Bas, j’ai contribué au renforcement des capacités de 12 entrepreneurs béninois en présentation et valorisation des produits agricoles « made in Bénin » dans les milieux anglophones notamment au Nigéria.

Pourquoi avez-vous choisi ces domaines d’engagement ?

Ma mère, couturière de profession, a abandonné son métier pour cultiver le riz. Je me rappelle encore mes premiers pas aux champs à ses côtés et ma participation aux réunions de son groupement de femmes productrices de riz. C’est elle qui m’a transmis l’intérêt que je porte à l’agriculture. Vous aurez constaté. Entrepreneuriat agricole, sécurité alimentaire et autonomisation des jeunes sont des thèmes liés. Si l’atteinte de la sécurité alimentaire passe par l’entrepreneuriat agricole, elle contribuera à l’autonomisation des jeunes qui en seront les premiers ouvriers. Il n’y a ni paix ni progrès pour un peuple qui a faim. C’est pour cela qu’au cours d’une de mes interventions au séminaire de la CEDEAO, j’ai rappelé l’importance de l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable 2 pour une paix durable par l’expression “no food, no peace” car, il est bien vrai “a hungry man is an angry man”.  

Qu’est-ce qui vous motive à vous investir dans les activités à but non lucratif auxquelles vous vous adonnez ?

J’aime aller au contact des autres, apprendre d’eux, et leur servir à quelque chose de positif dans la mesure du possible. Mon père aime dire que ceux qui aident les autres à réussir n’échouent jamais. Dans mon petit parcours, j’ai rencontré des personnes formidables que les grandes réussites personnelles n’ont pas éloigné des communautés à la base. Je puise en chacun d’eux la motivation et l’inspiration nécessaire pour apprendre et servir.

Quelles sont vos futurs plus grands projets relatifs à votre engagement civique ?

J’ai trois projets en cours. Le premier est la vulgarisation des résultats d’études sur les opportunités d’affaires au sein des chaines de valeur agricoles dans les lycées agricoles. Le deuxième est un livre dans le domaine de l’entrepreneuriat agricole au Bénin. L’objectif de ce projet est de montrer que l’entrepreneuriat agricole peut être une alternative viable pour sortir la jeunesse du chômage par la valorisation de vraies initiatives d’entrepreneuriat agricole et des hommes et des femmes qui les portent. Le troisième est relatif à l’utilisation des TIC dans la mise en œuvre de l’ODD2 au Bénin.

Que conseillez-vous aux jeunes garçons aujourd’hui afin qu’ils puissent impacter davantage leurs communautés ?

Chers jeunes, vous êtes des leaders. J’ai rencontré quelques-uns d’entre vous au cours de mes activités et je suis reconnaissant de vous avoir écouté. Continuons à rechercher de petits problèmes dans nos milieux ; prenons du plaisir à les résoudre ensemble même si la tâche semble impossible. Ayons “the audacity of hope” comme Barack Obama pour nous-mêmes et pour les autres. Il fera beau.