Ce froid me fait chaud…
La définition longtemps connue du mot ‘’Harmattan’’ semble devenue désormais fausse. Les caractéristiques habituellement reconnues à cette période de l’année ne sont vraisemblablement plus les mêmes. L’harmattan n’est plus entièrement ce vent sec, chaud gorgé de poussières et en provenance du Sahara, qui dans l’enfance a fait subir à notre génération, la fraîcheur des nuits et la chaleur des jours des mois de décembre, janvier et février dans la zone occidentale de l’Afrique. Les réalités de la période de l’harmattan du temps actuel contrastent avec les habituelles couleurs dont la nature s’est toujours vêtue. Ce vent souvent apprécié à la forte chaleur de mars est désormais peu régulier, moins continu et presque décoiffé de son brouillard durant la période de l’année qui devrait pourtant être la sienne.
Les causes ne sont pourtant pas trop loin. En point de mire, les dérèglements climatiques qui bouleversent de mieux en mieux l’ordre longtemps établi par la nature elle-même. Ici chez nous, il n’est plus rare d’avoir chaud à l’ombre comme il est de plus en plus courant d’avoir froid sous un soleil de midi. Les changements climatiques ont fini par imposer de nouvelles copies aux humains qui fort heureusement parviennent dorénavant à reconnaitre les origines de ces bouleversements qui risquent de devenir définitivement le nouvel ordre qui va abattre notre espèce si des efforts significatifs ne sont pas très tôt fournis. La nature n’est pas en colère, c’est plutôt l’homme qui provoque et irrite son environnement qui pourtant n’est que son seul milieu de vie fiable ; du moins jusqu’à présent. Lorsqu’on parle de l’Homme, il devient trop aisé de penser à la pollution de l’air, de l’eau et du sol. Penser à l’Homme de notre temps fait trop facilement penser à la dégradation des ressources naturelles terrestres et marines bref à la menace de la biodiversité. Nous sommes tous responsables de ce complot contre la nature. La nature, notre mère que je veux éternelle, qui héberge notre espèce et le milieu qui nous abrite depuis cinq milliards d’années, et qui réclame rien en retour si ce n’est la préservation ainsi que l’utilisation durable des ressources qu’elle met à notre disposition.
La responsabilité humaine et la conscience individuelle vis-à-vis de la nature sont clairement au-delà d’une urgence. Combien de sommets ou de conférences n’a-t-on pas organisés au nom de l’environnement et sa protection, sa préservation ? Pourquoi les mots parlent-ils plus forts que les actes ? Nous n’avons pas le droit de trahir notre planète. Nous n’avons non plus la permission de détruire les générations à venir avant même qu’elles ne soient. Il nous faut contrairement aux ronflants sommets et conférences aux issues souvent vides et sans décisions concrètes, une mobilisation citoyenne à toutes les échelles. L’environnement ne doit plus être juste une affaire de conférence, mais de décisions ; il ne doit plus être une affaire de promesses mais d’actions concrètes et fortes. Chaque homme doit devenir gardien de la nature et protecteur de l’environnement. Plus besoin d’attendre les politiques publiques avant d’être des écoresponsables où que nous nous retrouvons sur la planète. Il nous suffit d’être un peu conscient pour une gestion durable de l’environnement afin que la nature ne déverse définitivement sur nous sa chaleur à travers la fraicheur et sa fraicheur à travers la chaleur.