Ce n’est pas que l’humanité en général mais c’est surtout l’Afrique en particulier qui fait face aux énormes défis de notre ère en matière de santé et de bien-être. Notre continent a souvent souffert et souffre encore de multiples épidémies et pandémies sous tous aspects horrifiants voire horripilants.
De la poliomyélite au Covid19 en passant par le VIH, le choléra, ou encore le paludisme, de nombreuses maladies bouleversent toujours le quotidien donc l’avenir des populations africaines. L’Afrique notamment celle du sud Sahara, seule, n’a pas souvent été en mesure d’apporter promptement les réponses nécessaires pour relever les défis de santé et de bien-être de ses habitants. La raison la plus évidente est que les pays africains n’ont pas toutes les fois été en mesure d’afficher les capacités techniques et la disponibilité en infrastructures adéquates pouvant servir à guérir les malades en situations vraiment critiques et en circonstances de grandes urgences. Certes des progrès ont été enregistrés ces récentes années en matière de soins et de prises en charges dans les hôpitaux et centres hospitalo-universitaires des pays du continent. Toutefois, c’est à la base qu’il faudra plutôt panser la plaie.
La formation de médecins et autres praticiens des différents domaines de la santé reste un grand challenge. L’autre besoin urgent pour lequel l’Afrique est à la traine est la recherche, l’innovation pour relever les défis de notre temps. La région africaine comprend 15 % de la population mondiale, mais ne représentait que 1,1 % des investissements mondiaux en recherche et développement (R&D) en 2016. En dépit des enjeux connus, notre continent, contrairement au reste de la planète n’investit pas convenablement dans la recherche et développement. Si les scientifiques capables de faire d’innovation et de découvertes scientifiques ne manquent pas, c’est le financement de la recherche qui a du plomb dans l’aile. Les Etats ne respectent pas leur engagement de consacrer au moins 1% de leur PIB à la recherche. En conséquence, l’Afrique ne contribue seulement qu’à hauteur de 2 % environ à la production mondiale de recherche malgré qu’elle représente 25 % de la charge de morbidité mondiale. Il s’agit d’un fossé énorme qui a de grandes répercussions sur les populations notamment dans le secteur de la santé. Une population malade ne peut avoir qu’une pauvre existence et un avenir incertain.
C’est alors l’une des plus grandes priorités que les Etats africains doivent inscrire dans leur agenda de l’année 2023. Le financement de la recherche et développement au profit de la santé publique est aussi importante que celui des élections et autres politiques publiques souvent mises en avant par les dirigeants du continents dont la responsabilité est avant tout d’œuvrer à la bonne santé et au bien-être de leurs concitoyens. Le secteur privé doit s’illustrer à son tour dans le financement de la recherche et de l’innovation en dédiant ne serait-ce qu’une partie de la richesse produite à la recherche pour la santé des populations ; cela va également de l’intérêt de leurs entreprises. La contribution des OSC reste dans le plaidoyer à l’endroit des Etats et du secteur privé afin qu’ils fassent du financement de la R&D une priorité des priorités.