« Je ne cesserai pas de former, de coacher et de sensibiliser les plus jeunes sur le leadership et l’autonomisation »
Sa passion réside dans les questions d’inclusion sociale et d’égalité genre. Lauréate de plusieurs programmes de formation en leadership mais aussi en politique, Diane Aurore Kindji fait de la transformation positive des communautés, sa première priorité. Votre journal vous emmène à sa découverte.
Bonjour Madame Diane Aurore Kindji ! Présentez-vous aux lecteurs de LCE Journal s’il vous plaît ?
Eboua Tayo Diane Aurore KINDJI est une jeune dame d’une trentaine d’année, mariée et mère de trois enfants. Alumni jeune Leader du Bénin et de l’école politique de l’Institut néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD). Elle est membre de la Jeune Chambre Internationale Porto-Novo Impact. Passionnée des questions d’inclusion sociale et d’égalité genre, elle a vite quitté le système bureaucratique pour se dévouer à sa communauté. En effet, après une formation en communication et Négociation Commerciale, elle était prédestinée à être chargée de marketing et communication, ce qu’elle a fait avec plaisir pendant trois(03) bonne années à la Direction commerciale de la Télévision Canal3, en tant qu’assistante du Directeur des Relations Publiques. Après un premier pas dans le monde social avec le Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leaders (ROAJELF-bénin), elle crée en 2018 avec sept ( 7) autres jeunes femmes béninoises, le creuset des Femmes Engagées pour des Nominations et des Élections Paritaires (FENEP). Aujourd’hui, elle est Consultante indépendante en Genre et Développement, Directrice Exécutive de l’ONG GSL-AFRICA qui s’occupe de Paix et sécurité, et Chargée de communication du Réseau des Femmes Leaders Africaines AWLN chapitre Bénin. Elle est Coordonnatrice du département de l’Ouémé du Réseau des Alumni Jeunes Leaders du Bénin (RA-JLB).
Ces différentes occupations ne l’empêchent pas d’assurer le rôle de responsable du pôle paix et sécurité du caucus des jeunes femmes de African Women Leaders Network (AWLN) et de coacher depuis deux ans des jeunes femmes entrepreneurs dans le cadre du projet Academy for Women Entrepreneur(AWE).
Elle espère pouvoir mettre son expérience au service des communautés et des couches vulnérables au Bénin ou ailleurs dans le monde et participer à l’ascension des Femmes aux hautes instances de prises de décisions.
Parlez-nous de vos premiers pas dans le domaine professionnel ?
Pas facile mes débuts vous savez (rire). J’ai commencé comme stagiaire au quotidien fraternité, l’une des composante du groupe de presse Fraternité composé de la Télévision Canal3, la Radio Capp FM et le quotidien fraternité. Après 6 mois de stage, j’ai demandé à être réaffecter à la Radio fraternité située à Parakou au nord du pays. Après 1 an à la radio Fraternité et mon diplôme de licence en Communication et Négociation Commerciale en poche, j’ai été recrutée suite à un test en tant qu’assistante du Directeur des Relations Publiques de la Télévision Canal3. J’étais souvent partout avec mon responsable hiérarchique, tous les clients et partenaires de la télévision avaient leur contrat à mon niveau. En son absence c’est moi qu’il fallait demander. Pour lui j’étais un soulagement, car j’ai vite appris et je pouvais établir et gérer un contrat en son absence, même avec les clients les plus exigeants. Malheureusement cela n’était pas vu de bon œil. Comment se fait-il qu’une jeune femme d’à peine 23 ans puisse occuper un tel poste de responsabilité. Pour les uns, nous sommes amants, pour les collègues (trois femmes et un homme) que je supervisais ce n’est pas normal que ce soit moi, la plus jeune du lot qui les représente. Les coups bas et les propos désobligeants fusaient. Mais, cette situation, je m’en souviens comme si c’était hier, au lieu de me démoraliser me permettait d’avancer et de bien faire mon travail. J’ai gravi les échelons et après trois ans, j’ai décidé de mettre fin à la routine et de continuer mes études au Maroc. Ce que j’ai fait en prenant le soin de déposer ma lettre de démission. Je peux quand même vous assurer que c’est à Canal3 que j’ai fait mes premières expériences professionnelles et je suis fière de mon parcours aujourd’hui…
Votre militantisme associatif est inspirant notamment à la FENEP et l’ONG GSL AFRICA. Que peut-on en savoir ?
FENEP entendu le creuset des Femmes Engagées pour des Nominations et des Élections Paritaires est une ONG créée par sept(7) jeunes femmes qui ont décidé de briser les barrières pour plus de femmes au sein des instances de décision. Mes pairs et moi sommes engagées à travers ce creuset, à travailler pour redonner de l’espoir aux béninois mais surtout à la femme béninoise, pour l’accompagner à prendre ses responsabilités en acceptant d’agir pour accéder aux instances de prises de décisions dans notre pays. Notre mission est de « faire régner la parité dans toutes les sphères de décisions par la formation, la sensibilisation et la mobilisation. ». Retenez que FENEP est apolitique et laïc et son objectif est de constituer une pépinière de laquelle émergeront les futurs leaders féminins du Bénin.
Depuis sa création en 2018, FENEP a su laisser ses empreintes sur les questions liées à la promotion et la protection de la gente féminine. Nous pouvons être fières de nos résultats sur le terrain et surtout lors des dernières élections municipales. FENEP a pu positionner avec l’accompagnement des dirigeants de partis politiques au moins cinq femmes dont trois sont aujourd’hui conseillères. L’une d’entre elles fait partie des sept de FENEP.
Global Stratégie and Leadership GSL-AFRICA ONG dont je suis la Directrice Exécutive est une Organisation non gouvernementale à caractère international. Elleest ouverteà tous volontaires de tous pays, tous continents et toutes religions pour soutenir la paix, la stabilité et le développement du continent africain.
Elle compte en son sein, des équipes de chercheurs et des professionnels en activité et à la retraite ayant des compétences dans les domaines de la défense, de la sécurité, de la finance, de la diplomatie, de l’intelligence, de l’humanitaire et de la communication. A GSL AFRICA ONG nous nous engageons à faire de la recherche en stratégies de paix, de stabilité, de sécurité et de développement de la communauté au Bénin et en Afrique, à initier des consultations des décideurs et leaders en politiques publiques de sécurité, de défense et de développement sur l’Afrique et à organiser l’assistance en actions humanitaires (prévention, formation et sensibilisation) des populations en veille citoyenne et de protection des personnes vulnérables, victimes des conflits armés et autres situations de violence (éducation, énergie, santé, micro crédits) en Afrique. Au sein de GSL-AFrica, je coordonne une équipe de trois (03) chargés de programme qui sont également les chefs des trois (03) départements opérationnels de l’organisation. Il s’agit des départements Consultation, formation/Education et humanitaire/Assistance. Nous ambitionnons à long terme la création d’une école Doctorale de recherche en Leadership et Développement du Panafricanisme, en Stratégie Africaine de Paix et de Sécurité, en Africanité et Développement Durable, en Théologie et Développement de des actions humanitaires et sociales. Le travail que je fais à la tête de ces deux organisations, FENEP et GSL-AFRICA va de pair, la promotion et protection des droits et devoir du genre dans un environnement de paix et de sécurité où le respect du Droit International, des Droits de l’homme est de mise.
Comment concevez-vous la lutte pour l’autonomisation des femmes Africaines ?
Il s’agit d’un combat pour une égalité digne de ce nom entre homme et femme. Je ne cesserai pas de former, de coacher et de sensibiliser les plus jeunes sur le leadership et l’autonomisation. La confiance en soi et l’autonomisation financière est le gage d’un épanouissement assuré. Les 27 au 28 juillet 2022, FENEP a organisé en collaboration avec l’association un colloque Genre sur le thème, Genre : De la réalité abstraite à la réalité concrète ? Un colloque de haut niveau qui a regroupé les hommes et femmes politiques, l’institut national de la Femme, les Organisations de la Société Civile, les éminents professeurs de Droit du Bénin et de la Sous-régions, les Doctorants, les chercheurs…qui ont réfléchir et apporté des réponses concrètes à la question de l’égalité du genre sur des bases scientifiques et rationnelles.
Je serai heureuse, les années à venir de voir dans les couloirs des administrations, des entreprises, des universités, des hôpitaux, des cabinets d’avocats, des organisations à but non lucratif, des laboratoires de recherches et de toutes institutions petites, moyennes ou grandes des femmes qui dirigent et coordonnent. Grace au dur labeur des générations antérieures à la nôtre, l’égalité se trouve aujourd’hui à notre portée. Nous devons aux générations qui nous ont précédées et celles qui nous suivent de ne pas déposer les armes. Je reste convaincue que les femmes sont capables d’assumer plus de responsabilités au travail. Et je reste d’autant plus convaincue que les hommes sont en mesure de participer davantage à la vie de leur famille. Je crois fermement qu’adviendra ainsi un monde meilleur, où les femmes dirigeront une institution sur deux et où les hommes s’occuperont d’un foyer sur deux.
J’aspire à l’avènement d’un monde équitable pour tous les enfants, y compris bien sûr, les miens. Mon principal espoir, c’est que ma fille et mes deux fils puissent décider quoi faire de leur vie, sans que les obstacles internes ou externes ne les ralentissent ou ne les amènent à remettre en cause leurs choix.